Des bus électriques : oui, mais …

Après Cracovie, Luxembourg, Namur même, Bruxelles a commencé à tester des autobus électriques rechargeables en ligne.

À vrai dire il y a(vait) déjà quelques bus rechargeables au dépôt, mais cette technologie est tout sauf optimale, parce qu’elle requiert une autonomie (donc des batteries, avec leur lot d’inconvénients) sans commune mesure avec les besoins ; en effet, le trajet d’une ligne urbaine ne dépasse jamais une quinzaine de kilomètres, à l’issue desquels, à la fois pour des raisons de régulation et de repos du conducteur, le bus stationne pas mal de temps : il peut donc aussi sans problème se recharger, à l’aide d’une installation somme toute assez simple.  On peut raisonnablement espérer que le premier système disparaisse mort-né.

Quoi qu’il en soit, on est donc passé à la vitesse supérieure, avec deux bus rechargeables en ligne en test sur la ligne 64.  Gageons que les tests seront concluants, puisque la technique est déjà en exploitation courante en de nombreux endroits au monde.

Qu’apporte un bus électrique par rapport à un diesel ?

Une réduction de la pollution atmosphérique locale d’abord.  Sans entrer dans le débat sur le bilan énergétique et environnemental global de la traction électrique, il est indéniable que celle-ci réduit drastiquement la pollution locale, enjeu important dans les grandes concentrations humaines, les villes.

Le bruit ensuite.  Même s’il n’est pas vraiment silencieux, surtout à l’intérieur, pour les voyageurs, le bus électrique est nettement moins bruyant que son frère diesel (à noter que les bus à gaz, utilisés naguère à la stib, étaient aussi moins bruyants, mais soit).

Oui mais…

Les bus électriques de la stib doivent contribuer à la tranquillité et la pureté de l’air en ville.

Contribuer, disons-nous.  Très modestement.  En effet les bus constituent une partie infime du trafic urbain, dilués dans les hordes – des dizaines de milliers – de 4*4 diesel de société qui envahissent la capitale chaque jour.  Tant qu’on ne fera rien à cette situation, cela ne servira absolument à rien non plus d’ajouter quelques bus électriques au trafic urbain, à part se donner bonne conscience à l’aide de l’argent des contribuables.  Une politique, ce n’est pas seulement l’addition de quelques mesures gadget.

Donc, si on peut les avoir à un prix abordable, oui aux bus électriques rechargeables en ligne, en accompagnement des vraies mesures qui rendront enfin Bruxelles propre, apaisée … et mobile !

 

PS pour l’anecdote : il y a un bon siècle on avait déjà inventé le bus « rechargeable » en continu : cela s’appelle le trolleybus ; il existe en 2019 des centaines de réseaux dans le monde ; il y en a même eu à Bruxelles … sur ce qui est maintenant la ligne 64.

Pour s’affranchir de la ligne aérienne, on avait aussi inventé le gyrobus qui, sans batteries, stockait l’énergie dans le véhicule.

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