Enfin, bon, c’est encore un slogan proféré à l’occasion de la mise en service de deux nouvelles voies sur la ligne 161 entre Watermael et Hoeilaart, en juin dernier. Ne nous méprenons pas : il y a bien deux voies de plus, pas un train.
L’occasion de se pencher sur la desserte urbaine et suburbaine de cette ligne, entre Bruxelles et Ottignies.
Favorisée par rapport à d’autres, elle voit au total deux ou trois trains par heure en semaine (un seul le weekend !). Ils répondent tous à l’identité S8, mais ont tous les trois des parcours et des arrêts différents.
De quoi semer le doute pour les usagers (s’arrêtera-t-il bien dans ma gare ?) et réduire sérieusement la qualité de la desserte : certains arrêts ne sont desservis qu’une fois par heure, d’autres à intervalles irréguliers.
Deux des trains, provenant de Zottegem (dans le sens vers Ottignies) et les gares de Bruxelles, sont plus ou moins cadencés à la demi-heure, mais un des deux ne s’arrête ni à Watermael (en ville !) ni àHoeilaart ni à Profondsart. Histoire de gagner 4 minutes, sauf qu’il stationne longuement à Ottignies avant de poursuivre vers Louvain-la-Neuve. Composés de 6 voitures, offrant une capacité de 564 places, ces trains sont bien remplis à l’heure de pointe ; on y est parfois debout.
Aux heures de pointe, surprise ! Dix minutes après l’un des deux (toujours vers Ottignies) arrive un troisième train, en provenance de Schaerbeek celui-ci. Lui ne s’arrête qu’à Hoeilaart et Groenendael, deux haltes de faible importance (les arrêts importants sont La Hulpe, Genval et Rixensart). Il est composé de 9 voitures, pour 846 places. Vu sa provenance, ses arrêts, et son insertion dix minutes après le précédent, ce train roule quasi vide : peut faire mieux en matière d’utilisation du matériel. Pour l’anecdote, les quatre ( !) dernières voitures sont interdites aux voyageurs à destination de Groenendael. Observé ce 17 juin à 17h49 à hauteur de Boitsfort, il y avait dans ces quatre voitures … un (1) passager ; au total dans le train quelques dizaines, soit un taux d’occupation largement inférieur à 10 %, en pleine heure de pointe.
Selon les gares on attend donc jusque une demie voire une heure si on a raté le train. Un vrai RER – ou S-Bahn – est cadencé au pire aux 20 minutes (15 en ville) et au mieux aux 2 ½ minutes. Alors non, on n’y est pas. On en est même très loin.
Et franchement, pour faire rouler chaque heure ces 3 trains, complétés de 3 directs, on n’avait vraiment pas besoin de quatre voies, construites à (très) grands frais, en plusieurs dizaines d’années.
Et donc dès maintenant on peut faire (beaucoup) mieux : à quand un RER à Bruxelles ?