Bastogne, Wiltz, deux villes proches, qu’on peut comparer : toutes deux en Ardenne, la première est la troisième plus importante de sa province, avec un peu plus de 6000 habitants. La seconde rassemble aussi environ 6000 personnes, toutes deux dans un milieu rural peu peuplé.
On peut aussi comparer leurs dessertes par les transports en commun, dont nos responsables politiques diront qu’ils doivent jouer un rôle important au bénéfice de l’avenir de la planète.
Pour joindre le reste du pays
Malgré sa modestie, Wiltz est desservie toutes les demi-heures par un petit train navette vers Kautenbach, où la correspondance est assurée vers Luxembourg et Liège. Elle est aussi desservie par une bonne douzaine de lignes de bus vers les villages et villes encadrants, dont une vers … Bastogne. Presque toutes roulent toutes les heures du lundi au samedi jusque vers 22 h, toutes les deux heures le dimanche.
Nonobstant son importance à l’échelle de la région, Bastogne a perdu tout train il y a une cinquantaine d’années, en deux phases (vers Gouvy, d’où Liège, puis vers Libramont, et Bruxelles et Luxembourg). Remplacés par un bus vers Libramont, et, quelques fois par jour, vers Gouvy. Trois autres lignes interurbaines roulent aussi toutes les heures du lundi au vendredi, moins le samedi ; le dimanche on oublie. Ces lignes se contentent de desservir les deux anciennes gares, excentrées, sans marquer l’arrêt au centre-ville (tout en se tapant les encombrements pour le traverser). Exception faite de celle … vers Wiltz, qui s’arrête bien à l’hôtel de ville, et roule même le dimanche : il se fait qu’elle est exploitée par la RGTR grand ducale et non le TEC wallon. Les autres lignes (8) passent quelques fois par jour en semaine, rarement après 18 h, certaines une seule fois chaque jour scolaire.
En ville
On peut penser a priori que de si petites villes n’ont pas besoin de transports urbains. C’est (malheureusement) sans compter la structure de l’urbanisation. Wiltz comporte une ville basse et une ville haute, ainsi que des quartiers excentrés, assez loin de la gare. Bastogne a développé sa « zone d’activités économiques » et possède un centre d’intérêt, le Mardasson, bien éloignés du centre, inaccessibles sans voiture.
Il n’y a dans cette dernière aucun transport de proximité, sauf trois arrêts qui bénéficient d’une des lignes interurbaines vers une des anciennes gares.
Wiltz est desservie par un réseau de quatre lignes de bus qui roulent toutes les heures en semaine, avec des parcours communs qui assurent une desserte à la demi-heure des quartiers les plus importants (une seule ligne le samedi, tous les arrêts restant desservis). Cerise sur le gâteau : tous les bus relèvent la correspondance des trains à l’arrivée et assurent la correspondance des trains au départ. Ingénieux … et efficace : l’ensemble est assuré avec seulement deux véhicules (un le samedi) : on est loin du traditionnel gaspillage si typiquement belge, où de nombreux bus passent plus de temps à stationner aux terminus où à rouler de et vers les dépôts qu’à transporter les clients : dépenser plutôt que servir.
Grand-Duché, Wallonie : deux conceptions du service de transport public. D’un côté en tête du peloton européen, de l’autre pas loin d’être en queue.
Bien sûr les Luxembourgeois y consacrent pas mal de moyens, avec résultats. Les Wallons aussi dépensent pas mal…